Echos des débats au conseil d’agglomération du 19 fevrier 19

mardi 5 mars 2019
par   Pontoise Ensemble
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Une année avant les prochaines élections municipales, la fiction d’une gouvernance consensuelle à la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise se fissure un peu plus à chaque conseil. Le conseil d’agglomération a été inhabituellement animé par la mise en débat du Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) du Schéma de cohérence territorial (SCoT) en cours de révision.

On y a salué aussi la validation du Plan de mobilité inter-employeurs (PMIE) du quartier de Cergy-Préfecture et donné un accord non unanime au projet de PLU d’Osny. Le président s’était en préambule félicité du choix de Dassault aviation de venir installer une usine sur la plaine des Linandes à Cergy qui s’ouvrira à l’automne 2021, avec des espoirs d’installations consécutives de sous-traitants, notamment sur Saint Ouen l’Aumône.

Le Schéma de cohérence territorial de Cergy-Pontoise

La révision de ce document approuvé en 2011 est présenté comme une réactualisation technique devenue obligatoire pour intégrer la commune de Maurecourt dont on profitait pour officialiser le projet de Campus international et quelques autres points techniques. Mais en presque dix ans les sensibilités évoluent et la crise environnementale s’aggrave et l’expérience des concertations réussies du premier SCoT, avec un groupe de pilotage des élus et des réunions publiques répétées en 2009, a rendu peu acceptable un processus de révision aussi accéléré. Une simple actualisation technique de ce SCoT n’est donc pas satisfaisante ce qu’à prouvé un long débat.

La note de présentation proposait un document de 157 pages avec un délai de prise en main bien trop court. Il comprenait : un Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de 57 pages, une Evaluation environnementale de 55 pages (évoquant par thème des atouts et des fragilités du territoire, les opportunités à saisir et les ménages à anticiper) et une note de 14 pages sur la consommation d’espace. On y constatait que sur la période 2012-2017, 51,3 ha ont été consommés en extension urbaine aux trois quarts agricoles ou semi-naturel dont 19,2 ha pour l’habitat, 18,9 ha pour commerce et activités, et 6,5 ha pour le transport, 4,5 ha pour l’équipement et 2,2 pour des carrières, décharges et chantier. Il est intéressant de remarquer par ailleurs que les logements construits ont surtout servi à desserrer les logements en permettant aux jeunes de quitter le logement familial puisque l’augmentation de la population n’a été que de 5%.

Plusieurs vice-présidents, maires de leur commune le plus souvent, (Thibaud Humbert, Elvira Jaouen, Marc Denis,…) ont regretté un déficit de concertation au niveau même des élus. Leurs remarques ont été relayées par d’autres élus communautaires. (Eric Nicolet, Gérard Seimbille, Bénédicte Ariès). Beaucoup on signalé des manques : pas d’amélioration de la traversée d’Eragny par la N184 par un traitement en dénivellé des 5 carrefours bloquants, un renforcement du réseau cyclable vanté mais de fait réalisé au lance-pierre, une actualisation insuffisante du document en débat : il reprend des demandes d’augmentation de fréquence du RER devenues effectives, il maintient d’anciens projets devenant obsolètes, sans lutte contre la multiplication d’espaces commerciaux de périphérie, sans ambition pour l’usage des terres agricoles, ne s’inquiétant pas assez des continuités écologiques etc. Marc Denis soulignait l’intérêt de « communiquer sur l’étude de vulnérabilité en cours ». Alain Richard concluait que malgré « un exercice d’intercommunalité un peu faible » « ce qui se dit aujourd’hui peut être intégré. C’est la version finale qui sera votée ».

Le Président de la CACP a répondu en rendant hommage au travail de ses services qui ont préparé un document base de débat, qu’il fallait acter que ce débat avait eu lieu. Il incitait les communes à s’en emparer pour en discuter dans les quatre prochains mois avec leurs administrés. Il a précisé en conclusion que tant que les projets résiduels resteraient inscrits dans le Schéma de développement d’Ile-de-France (Sdrif), ils ne pourraient être supprimés du SCoT auquel il s’impose. Il affirmait que l’agglomération ne consommait pas plus d’espace qu’il n’en était prévu dans le document en cours et qu’il n’était pas question de le modifier sur ce point.

Les Plans de mobilité d’entreprise

Depuis le 1er janvier 2018 les entreprises de plus de cent salariés sur un même site ont obligation de diminuer l’impact environnemental de leur activité liés notamment aux déplacements domicile-travail de leurs personnels. Pour un centre d’activité comme le quartier de Cergy-Préfecture dit « Grand centre » qui réunit 7 200 salariés avec beaucoup d’employeurs publics, dont la CACP « cette obligation légale est une opportunité » selon Cédric Laperteaux, rapporteur de cette note sur le Plan de mobilité inter-entreprises. (PMIE)

En effet, il y a 10 000 employés sur le secteur et sur 7000 fichiers examinés on peut estimer qu’un tiers d’entre eux habitent à moins de 5 km de leur lieu de travail : c’est une distance couverte en un quart d’heure de vélo. L’amélioration des circuits cyclables et la création de stationnement sécurisés s’avèrent donc impératives.

Une enquête renseignée par 1 630 salariés indique que sur les 68% de personnes venant travailler en véhicule individuel, plus du quart souhaitait changer de mode de déplacement, ce qui représenterait 470 véhicules de moins à circuler quotidiennement et 2 000 si on rapporte cette volonté à l’ensemble des salariés du quartier. Les pistes d’action comme l’incitation au co-voiturage, l’amélioration du lien gare Pontoise-Grand Centre, la fluidité des horaires de travail pour éviter les heures de pointe des transports en commun sont multiples. Le potentiel d’amélioration de la circulation et de la qualité de l’air du quartier préfecture par ce PMIE est donc important.

Le vote des deux délibérations fut unanime. Elina Corvin est intervenue pour souligner le rôle exemplaire dans le changement d’organisation du travail que devrait jouer la CACP. En effet dans le tableau de 9 actions de son Plan de mobilité (PDM) d’entreprise, la CACP ne classe qu’en avant-dernière position l’ « organisation du travail plus adaptée aux modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle » via « des outils de visioconférence, la mise en place du télétravail et la mise en place d’un système de grilles horaires flexibles ». C’est pourtant une voie d’avenir pour Cergy-Pontoise comme pour toute l’Ile de France que de chercher à minimiser le nombre et la concordance horaire des déplacements domicile-travail.

Le Plan local d’urbanisme d’Osny

Cette note a fait inhabituellement débat, avec des inquiétudes sur une éventuelle surcapacité de la densité commerciale créatrice de friche (Jean-Paul Jeandon) et le risque de désertification des centre-villes (Elvira Jaouen). Deux conseillers majoritaires de la ville de Pontoise ont maintenu leur opposition à l’approbation par la CACP du Plan local d’urbanisme (PLU) de la ville d’Osny. En effet elle avait voté en conseil municipal le 9 février un avis défavorable argumenté sur les orientations d’aménagement limitrophes de la commune du secteur de la Croix Saint Siméon.

Bénédicte Ariès, conseillère minoritaire de la même ville, a pour sa part maintenu ses critiques spécifiques sur les orientations d’aménagement du secteur St Jean : « il est plus que temps de renoncer à bétonner toutes les emprises agricoles que le SCoT en cours permet d’urbaniser ». « C’est bétonner encore plus un pan du Vallon de la Viosne qui n’a pas besoin de continuer à être dénaturé ». Elle craignait enfin « que ce PLU ne tienne aucun compte des nuisances d’une ligne haute tension devenue très haute tension, ce qui pose des problèmes sanitaires sous-estimés » et concluait « de fait nous n’avons pas d’outil efficace d’organisation collective de l’urbanisme et le SCoT en cours de révision de le prépare manifestement pas bien clairement. C’est désolant pour le futur de cette communauté d’agglomération ». Trois autres conseillers communautaires se sont joints à son abstention.

Le maire d’Osny a réfuté ces critiques expliquant qu’il n’y avait aucune nouvelle consommation de zone AU. Il a précisé avoir compensé le changement de la e parcelle du secteur Saint Jean en zone constructible en rendant inconstructible une zone équivalente passée de UG à N et expliquait : c’est pour accueillir « un projet de haute qualité environnementale » (en fait un lotissement de maisons BBC bois). Le Président d’agglomération rappelant la liberté du choix communal pour le secteur St Jean a soutenu qu’il ne s’agissait pas d’extension de zone commerciale pour le secteur de la Demie-lieue mais de "requalification de 4 enseignes" et que pour le secteur St Siméon c’était "du développement économique et pas du développement commercial".


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