Planning de la révision du PLU
Depuis 2020, la mairie poursuit la révision du PLU en cours voté en Octobre 2011. Premier document d’orientation, le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) approuvé en conseil municipal en début d’été 2021, a défini les 5 grandes orientations du nouveau PLU :
« Valoriser le patrimoine de Pontoise, Site Patrimonial Remarquable et Ville d’Art et d’Histoire » (il s’agit là d’une continuation, la nouveauté étant de valoriser enfin le patrimoine paysager du quartier de l’Hermitage.
« Poursuivre une croissance maîtrisée du développement urbain (habitat, équipements …) » Constat était fait par la Maire qu’il n’y avait plus d’espaces à Pontoise pour de grosses opérations. En effet les constructions d’habitat très denses des rives de l’Oise, auront précédé de peu celles des bords de la voie ferrée sur l’ancienne friche Sernam, et la finalisation prochaine de la ZAC Bossut.
« Promouvoir les démarches environnementale » avec repérage et protection des continuités végétales et aquatiques (trames vertes et bleues). Cette « nouveauté » était déjà esquissée dans le schéma de cohérence territoriale de l’agglomération (SCOT), lui aussi en révision et il est grand temps que cela soit mis en œuvre dans les documents d’urbanisme pontoisiens.
« Mobiliser et développer le potentiel économique », toujours sur le métier les villes remettent cet ouvrage difficile : mais la Ville semble vouloir se donner de nouveaux moyens.
« Développer les différents modes de déplacements alternatifs à l’automobile ». C’était un gros tabou à Pontoise car cela nécessite de leur faire de la place sur l’espace urbain et donc de limiter celle de la voiture particulière.
Après le vote du PADD, la révision du PLU s’est poursuivie avec des ateliers avec des associations de quartier, essentiellement celle du vallon de l’Hermitage et des habitants. Le maire adjoint à l’urbanisme recevra d’ailleurs les Pontoisiens sur rendez-vous le 10 Septembre sur les sujets concernant le PLU. Une deuxième réunion publique de présentation est planifiée le 20 Octobre. La fin du projet d’élaboration est prévue pour le début 2023, il sera suivi d’une enquête publique avant un vote par le Conseil Municipal.
Vous pouvez faire part de vos remarques et suggestions à l’adresse courriel dédiées :
plu@ville-pontoise.fr
Les nouvelles Orientation d’Aménagement et de Programmation
Le futur PLU inclus trois Orientations d’Aménagement et de de Programmation qui n’existaient pas jusqu’alors.
Protection des trames Vertes et Bleu
Les trames vertes concernent les milieux naturels terrestres. Les trames bleues se rapportent aux réseaux aquatiques et aux zones humides. Elles visent à protéger la biodiversité en instituant des corridors écologiques permettant le déplacement des espèces animales et végétales.
Les trames vertes identifiées sont des extensions des zones déjà classées en zone nature comme les coteaux des cordeliers, du chou ou du fond Saint Antoine. La mairie envisage aussi de protéger les zones boisées du bord de l’Oise, du chemin du ruisseau, de la sente des chaudronniers… Les associations et habitants ont constaté que certaines zones naturelles Urbaines comme le jardin de la Harengerie étaient ignorées en l’état actuel du projet et n’ étaient pas protégées à ce titre. Il s’agit essentiellement du domaine privé de la ville. Le centre-ville n’est que très partiellement pris en compte car il est réputé protégé par la reconnaissance en Site Patrimonial Remarquable (SPR) ce qui n’est absolument pas le cas pour les jardins.
Les trames bleues de Pontoise se rapportent à l’Oise, la Viosne et au Ru de l’Hermitage qui souffre de pollutions occasionnelles, d’obstacles sur son cours depuis des travaux de bassin de rétention en amont de la ville et d’un très mauvais entretien des propriétaires riverains.
En complément la ville envisage de définir des trames noires destinées à protéger la faune nocturne de la pollution lumineuse, mais leur définition n’était pas encore prête au moment de la réunion.
Patrimoine Hermitage
Depuis longtemps les associations du quartier de l’Hermitage demandaient une meilleure protection de leur quartier qui représente une richesse patrimoniale inestimable pour la ville. En effet il a hébergé pendant de longues années Camille Pissarro qui l’a utilisé à de multiples reprises dans ses tableaux comme ses amis impressionnistes qu’il invitait souvent à Pontoise. La municipalité se refuse d’intégrer le quartier de l’Hermitage dans un Site Patrimonial Remarquable car elle trouve ce dispositif beaucoup trop contraignant. Elle a cependant accepté de définir une OAP protégeant une grande partie du quartier au titre de la conservation des éléments paysagés culturels, historiques et architecturaux. C’est grâce au travail des habitants passionnés du quartier qu’il a été possible d’identifier 20 bâtiments particulièrement remarquables inclus dans des tableaux, des secteurs de peintures incluant des paysages, et des éléments naturels comme l’espace maraîcher en cœur de vallon dit « le canard ». Cela a permis d’identifier en plus des zones vertes des zones Jaunes ou secteurs de peinture et des bâtiments qui seront tous protégés.
Grâce à ce dispositif la municipalité espère protéger les plus possible le caractère impressionniste du quartier, son côté agricole et conserver les vues.
Les participants ont demandé pourquoi d’autres quartiers ne bénéficiaient pas d’une OAP équivalente. D’après la mairie c’est qu’il manque dans les autres quartiers le fort engagement des habitants / ceux de l’Hermitage ont construit toute l’articulation du projet ce qui a été un facteur déterminant la poussant à définir l’OAP de l’Hermitage.
Commerce et artisanat
La mairie est consciente de la très grande hétérogénéité de la dynamique commerciale selon les quartiers et de la forte concurrence exercée par les centres commerciaux périphériques sur le commerce de proximité. Elle cherche donc à identifier et à renforcer les centralités commerciales encore existantes. L’OAP commerce vise à répertorier les pôles commerciaux quotidiens des divers quartiers et, pour les renforcer , à identifier des linéaires commerciaux où il faudrait préserver la diversité commerciale. Le contre-exemple parfait étant l’évolution des enseignes de la rue Thiers ces trente dernières années. Elle envisage aussi de typer les rues par leur activité dominante : ex le quai du Pothuis pour l’accueil touristique. Considérons que c’est déjà le cas rue Thiers.
Il a beaucoup été question pendant les discussions qui ont suivi la présentation de cette OAP de la difficulté à faire vivre des commerces alimentaires de proximité dans les divers quartiers de Pontoise. Les commerces situés dans des cellules en pied d’immeuble, en centre ancien comme dans les quartiers récents semblent avoir beaucoup de difficulté à survivre. En fait ils ne fonctionnent que lorsqu’ils bénéficient de flux extérieurs d’acheteurs. Ainsi le centre commercial de l’avenue Kennedy proche de l’hôpital fonctionne d’autant mieux qu’il est visible de son principal accès routier. Les commerces de proximité de l’espace piétonnier central du grand ensemble de Marcouville ont trouvé un équilibre dès lors qu’ils se sont déplacés jusqu’à l’entrée du quartier sur la bretelle de sortie du CD 915. Ces expériences positives ne semblent cependant pas avoir été mises à profit pour la création des cellules commerciales de la Zac Bossut : la ville a choisi de les positionner sur l’axe central interne du quartier, espérant que la traversée du secteur par la noria de bus qui fait la liaison entre les gares de Pontoise et Préfecture apportera des chalands.
La mairie n’a pas encore trouvé la solution pour les centres en difficulté. Pour le centre commercial face à l’Eglise des Louvrais elle espère toujours une solution de restructuration du bâtiment via une opération immobilière et pour les cellules commerciales désaffectées du cœur de Marcouville elle met tous ses espoirs dans la rénovation ANRU dont les grands axes devaient être présentés le 13 Juillet.
En résumé même si elle reste encore trop timide la ville tourne enfin le dos à une politique de bétonisation dont on peut voir les conséquences dans le quartier de la gare. Elle s’engage à petits pas dans la protection de l’environnement et envisage de mettre en place les outils qui lui permettront de redynamiser le commerce de proximité.
Il reste à surveiller que la rédaction finale du PLU final ne viendra pas dénaturer toutes ces bonnes intentions.
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