Un héritage intéressant des débuts de la Ville nouvelle
Dans les années 1970 Le quartier des Louvrais a été le premier quartier « ville nouvelle » de Pontoise, construit sur sa campagne. Il était pensé dès le départ avec son centre commercial de proximité, dominé par un supermarché de 1 500 m2. Celui-ci qui n’a pas résisté à l’installation d’un hard-discounter à proximité, il y a une douzaine d’année… Les changements d’enseigne réseau n’ont rien pu y faire. Des commerces dit complémentaires dont la crise Covid a bien montré à quel point ils sont essentiels à la vie urbaine y survivent à peine. Ainsi le point de vente journaux part fin novembre.
Cette quasi friche commerciale a attiré plusieurs promoteurs immobiliers, dont le souci des besoins commerciaux du quartier était la dernière préoccupation : le plus rentable, c’est bien la construction de logements vendus en copropriété ! Quelques projets se sont succédés heureusement en vain : ils ne prévoyaient que de bétonner la parcelle au maximum sans rendre les commerces. Il aura fallu une modification du Plan local d’urbanisme pour qu’un projet combinant logement et commerces puisse aboutir et être présenté aux riverains par la Maire au cours d’une réunion publique à l’espace Caméléon le 19 Avril dernier.
Une offre de commerce et service recomposée
L’immeuble actuel, , une longue barre commerciale d’un niveau à toit terrasse bordée de parkings sur la rue Dunant, va être remplacé par deux immeubles de 154 logements sur 5 étages avec multiples terrasses dont le rez-de chaussée sera affecté aux commerces et aux services. La mairie y promet : une superette, une boulangerie, un café tabac, une pharmacie. Cependant seules la boulangerie et la pharmacie sont assurées de pouvoir fonctionner dans des bâtiments provisoires pendant les travaux.
Amusons nous de constater qu’avec ce projet, la rue Dunant va retrouver la logique commerciale du centre ancien de Pontoise, où les logements d’habitations surplombent les commerces de rez-de-chaussée ce qui ne manque pas de générer certains conflits d’usage…
Des locaux adaptés à la pratique libérale
En terme de services une agence bancaire et un centre médical de 300m2 devraient s’y ajouter « à condition que l’on trouve les médecins » selon la Maire. Nous soulignons que la Municipalité ne voit la désertification médicale que sous cet angle. Les locaux adaptés à la réception de personnes à mobilité réduite, manquent tellement dans le secteur qu’on imagine que de précieux acteurs de santé non médecins que sont les infirmières, sage-femmes, kinésithérapeutes, pourraient être intéressés. Mais ce sont les conflits récurrents avec leur copropriété qui ont motivé la fermeture du cabinet médical des tours. en sus du vieillissement des médecins, Ce souci devrait être levé puisque la fréquentation du public est prévue dès la construction .
L’épineuse question des parkings
Les 268 places de parking prévues en sous-sol seront réservées aux habitants des futurs immeubles et aux besoins des commerçants. Le nombre de 50 places « rendues » en extérieur est bien inférieur à celui des 150 places actuelles. Elles sont situées à l’opposé du Théâtre des Louvrais, vers le gymnase Marie Laurencin. Cela promet donc une belle cacophonie les jours de spectacle. C’est cet impensé de ce projet, dont la majorité se sentait fière qu’a souligné le public.
Interrogée, Mme la Maire n’avait pas de solution et elle rejetait la faute sur la conception du Théâtre en 1976 qui n’a pas prévu de parking associé. On pourrait argumenter que c’était de la bonne logique d’urbanisme des années 1970 car depuis près de 40 ans cela ne posait pas de problème vu l’existence du parking du centre commercial inutilisé aux heures de spectacle. Mais nous ne sommes plus dans un projet urbain de quartier, seulement dans une réflexion à la parcelle sans concertation préalable.. Dommage…
Le problème de parking se posera aussi sans doute de jour car les riverains ont appris aux édiles que le parking d’une cinquantaine de voitures existant près du gymnase est « squatté » en journée par des Lycéens usagers ? du Lycée Pissaro. Cela non plus n’a apparemment pas été pris en compte dans l’étude. Là aussi notre première magistrate s’en tire avec une pirouette se faisant forte d’arrêter l’acceptation des redoublements des élèves afin qe les lycéens ne passent pas le permis de conduire…
La rue Henri Matisse qui dessert actuellement le lycée en impasse sera ouverte vers la rue Dunant mais passera en sens unique pour une circulation plus fluide.
Les nuisances prévisibles d’un long chantier
Ne nous leurrons pas. Il s’agit d’un gros chantier qui se déroulera en 27 mois jusqu’en 2026 a reconnu Christian Marina, architecte du cabinet Mpa, pour l’aménageur Cogedim. Il impactera le quartier environnant. La construction des années 70, cela implique très probablement un chantier de désamiantage qui devra être très surveillée. S’y rajouteront les nuisances du creusement d’un sous-sol plus important que celui du bâtiment actuel, celles de la centrale à béton et enfin celles de l’épisode vibration des fondations par micropieux. Le parking sera indisponible dès le début des travaux.
On peut donc s’attendre a une longue pagaille dans le secteur et nous souhaitons bon courage aux riverains pour le bon déroulement du chantier,
Quels acheteurs pour ces 154 logements ?
Cette grosse opération combinant commerces et logements bénéficiera de dispositif de commercialisation attractifs. Heureusement cela ne profitera pas qu’aux investisseurs opportunistes, intéressés par la seule défiscalisation pour dix ans. Etant construits à proximité d’un quartier prioritaire politique de la ville (QPV) ces logements sont aidés par une réduction du taux de la TVA pour les acquéreurs ne dépassant pas le plafond de revenus des prêts aidés( PLS).
Nous souhaitons donc que de jeunes familles ayant des liens avec le quartier des Louvrais puissent y acheter leur logement en restant proche de leur réseau de solidarité.
pour aller plus loin
https://www.ecologie.gouv.fr/aides-fiscales-bailleurs-et-proprietaires-logements-dans-qpv
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