Les acteurs du marché immobilier classique exploitent le filon fiscal pour répondre aux besoins de deux catégories de population : la résidence étudiante et la résidence senior. Ces investissements sont défiscalisés moyennant quelques obligations de services aux résidents (laverie commune, salle de rencontres, petite conciergerie…) avec une gestion locative proposée au propriétaire investisseur.
Ce sont les seuls habitats « dédiés » qu’envisage à notre connaissance la majorité actuelle alors que les besoins sont multiples et complexes. Faute d’un relais locatif accessible, de nombreux seniors restent isolés dans l’appartement HLM familial, même devenu trop lourd à vivre. Où loger nos jeunes actifs quand nos trois foyers de jeunes travailleurs sont pleins ? Comment éviter l’isolement des foyers monoparentaux ?
Le Nord de la France a labellisé un concept ancien d’habitat qui ne devrait pas être réservé aux seuls seniors et qui peut réunir plusieurs générations : le béguinage. En plus d’un logement individuel, les personnes bénéficient d’espaces collectifs (salle commune, coin bricolage, jardinage) et peuvent au gré de chacun se regrouper pour échanger ou négocier des services : aide à domicile, petit entretien, transport...
Ces logements se situent en ville pour permettre aux résidents de garder leur indépendance tout en développant des liens sociaux, favorisant le mélange des générations et privilégiant la proximité avec le quartier et les commerces. La résidence doit être de taille modérée pour bien fonctionner, la distinguant ainsi des grosses résidences senior ou étudiantes, aux coûteux services communs. A Pontoise, c’est pour quand ?