La grande salle de la MDA était pleine le 10 novembre.
Le processus d’appauvrissement de nos hôpitaux était remis en perspective par les quatre invités. Du coté des soignants pour le médecin urgentiste, du coté des élus pour le maire de Bezons, du coté de l’institution ministère de la santé pour Mme Dominique Gillot qui fait remonter le consensus anti-hôpital public au début des années 70. Enfin, la vice-présidente du Comité de défense des hopitaux et maternités de proximité a rappelé que ce dispositif en cours ferme des services partout en France.
On peut trouver leurs arguments développés sur diverses sources.
http://www.coordination-nationale.org
Il y a eu des interventions de la salle soulignant que dans le privé les bénéfices sont fait sur le dos des personnels, maltraités donc parfois maltraitants, par des grosses sociétés de capitaux attirées par le gâteau financier des soins de santé (170 milliards d’euros/an). Les dividendes versés par la Générale de Santé ont augmenté de 89% en 2008.
La conclusion était que la conception même de notre service public de santé français, hérité du Conseil National de la Résistance après la 2e guerre mondiale est menacée. Jusqu’ici les démarches n’ont pu amender la Loi Hôpital Patients Santé Territoires (dite loi Bachelot) mais elle est attaquée dans diverses régions. La mobilisation doit sortir des hôpitaux et devenir sujet de débat public.
Les interventions de la salle
Il était extrêmement émouvant d’entendre une aide-soignante d’une trentaine d’années handicapée par un travail de manutention de plus d’une tonne de matériel à stériliser par jour. Et, malgré cette reconnaissance du handicap, la direction du personnel ne sait pas lui trouver un poste à la mesure de cette invalidité créée par l’entreprise. Cette jeune femme continue donc à forcer au risque d’une aggravation. Mais le travail est fait.
Il était extrêmement bouleversant d’entendre une infirmière évoquer le manque de personnel (quasi la moitié du service) en août), et d’apprendre qu’elle avait des difficultés pour avoir dénoncé par écrit cette situation à la hiérarchie de l’hôpital. Mais le travail a été fait, car je la cite "le personnel met toute son énergie à protéger le service aux malades et n’en a plus pour défendre ses conditions de travail ".
Il était choquant d’entendre un opéré raconter que le chirurgien était venu seul en poussant le charriot de dossier pour la visite de contrôle, car il n’y avait personne pour l’assister en l’absence de sa secrétaire malade. Là aussi, le travail a été fait... Il y a 3000 salariés surmenés à l’hôpital de Pontoise ...
Il était consternant d’entendre une usagère dire qu’après deux heures de téléphone pour obtenir un rendez-vous de mammographie, l’hôpital répondait "rappellez dans deux mois, quand nous aurons le planning... c’est plein pour les mois qui viennent, ou prenez rendez-vous à la clinique privée..." Nous sommes nombreuses à avoir fait cette expérience. Les interventions chirurgicales nécessitent plusieurs mois d’attente dans le public et quinze jours dans le privé
Il était inquiétant d’entendre une auxiliaire de puériculture déclarer qu’on ne trouverait jamais de service de pédiatrie en clinique privée. Trop exigeant en personnel ils ne peuvent être rentables. Avec la fameuse tarification à l’activité (T2A), l’acte est compté, le temps relationnel ne l’est pas, et avec les enfants il est incontournable. Les enfants ne peuvent être soignés qu’à l’hôpital public.
Cela se passe à l’hôpital de Pontoise, en 2009. Ce n’est pas mieux ailleurs. Les personnels luttent. Soutenons-les. En signant la pétition, en interpellant les élus, en partageant publiquement nos expériences en nous mobilisant pour garder notre système de santé pour tous selon ses besoins et non selon son porte-monnaie...
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