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Fusion hospitalière : Pontoise est-elle seule à tirer les marrons du feu ?

mercredi 18 janvier 2023
par  Bénédicte ARIES
popularité : 7%

Le conseil municipal de Pontoise et le conseil de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise ont approuvé sans barguigner la fusion hospitalière « administrative » des hôpitaux du Groupements hospitaliers de territoire du nord-ouest du Val d’Oise.

Cette partie de "qui perd gagne" acceptée par les élus locaux qui rêvent que l’Hôpital René Dubos accède au statut de Centre Hospitalier Universitaire semble bien se jouer au détriment des usagers et au grand profit du secteur hospitalier privé lucratif.

Une fusion contestable et contestée

En mai dernier, on voyait dans la presse que les personnels étaient vent debout contre le projet de fusion hospitalière « administrative ». L’avis favorables des maires des communes de Beaumont-sur-Oise et de Magny-en-Vexin ne semblait donc pas acquis d’office.

En effet administrativement il n’y aura plus qu’un hôpital, c’est donc le maire de la commune de l’hôpital principal qui devient président du conseil de surveillance de l’ensemble de l’ex-Groupement hospitalier de territoire GHT-NOVO pour Nord-Ouest du Val d’Oise. On peut s’interroger, comme sans doute ces maires réticents sur le désintéressement de son avis sur les enjeux locaux de l’activité de ses centres hospitaliers « annexes ».

L’argumentaire fragile de la maire de Pontoise

Quand Mme Von Euw argumentait devant son conseil municipal en octobre que cette fusion était le seul moyen de financer d’importants travaux pour son centre hospitalier régional, elle semblait oublier que tous les hôpitaux du- groupement hospitalier avaient eux aussi besoin de travaux pour s’adapter aux nouveaux besoins de soin ! N’oublions pas que la crise sanitaire covid a prouvé l’importance d’un bon maillage hospitalier : les médecines de ville et de campagne vivent mal sans l’appui du service public hospitalier.

Personne ne nie que le Val d’Oise qui souffre de désertification médicale aggravée serait très bénéficiaire de la transformation du seul grand hôpital public à l’ouest de son territoire en Centre Hospitalier régional ET Universitaire. Cela lui permettrait d’être centre de recherche et de formation de nombreux médecins. Ceux-ci seraient de fait incités à s’installer en fin d’étude dans un secteur découvert pendant leurs stages et internat. L’autre grand hôpital à l’est du Val d’Oise, celui d’Argenteuil serait moins favorable à cette acclimatation de jeunes praticiens, du fait de sa proximité extrême avec Paris.

Depuis la création des Groupements hospitaliers de territoire nous avons pu constater la fermeture du site de Saint Martin du Tertre et la fermeture de lits de chirurgie, médecine, pédiatrie, néo-natalité, réanimation et soins continus à Beaumont. L’hôpital de Magny lui était encore récemment menacé de fermeture. S’y rajoute fin décembre, "à l’improviste" celle de l’antenne psychiatrique dite "Hôpital de jour" de Cergy le haut.

On a donc de bonnes raisons de douter de l’affirmation de Mme Von Euw qui prétend que cette fusion sera réellement « sans conséquences négatives sur les emplois de soignants et les offres de soins ».

Qui perd ?

On peut constater chaque jour que ce sont les habitants sans voiture personnelle qui sont le plus impactés par la fin de l’activité générale des hôpitaux de proximité. C’est déjà compliqué de venir à l’hôpital de Pontoise en bus le week-end. C’est impossible la nuit sans taxi quand on vit sur l’agglomération ou a proximité. Ces difficultés sont encore plus grandes quand il s’agit de venir des secteurs de Beaumont ou de Magny !

Qui gagne ?

Le secteur privé compensera : de fait, il s’y prépare activement. Nous avons bien vu localement les projets d’agrandissements répétés des cliniques privées de Saint-Ouen l’Aumône et Osny. Les établissements privés prospèrent magnifiquement pendant que l’hôpital public dépérit sous les mauvais traitements de la politique de santé française.

Contrairement à ce qu’affirment les politiques locaux comme nationaux qui avalisent sans sourciller les réformes "administratives" successives, l’offre de soin est objectivement modifiée. En effet l’obligation de soin ne s’appliquant pas au secteur privé, les sans mutuelle et sans moyens d’avancer les frais resteront à la porte.

Même si elles sont prisées des autorités sanitaires et de notre autorité locale, les fusions hospitalières n’amélioreront pas le service rendu à la population, sans la multiplication en parallèle de centres médicaux pluridisciplinaires publics, communaux, intercommunaux ou départementaux au plus proche des populations. C’est la demande que porte le collectif santé-agglo pour Cergy-Pontoise

Pour rappel :

l’Hôpital de Pontoise face à la crise covid :
en mars 2020 : ouverture d’une troisième unité covid

en mai 2020 : gestion de la crise covid : le CHR René Dubos à l’honneur sur TF1

en novembre 2020 : présentation d’un protocole en web conférence :
dossier de presse du collectif santé-agglo de Cergy-Pontoise

Le collectif santé agglo
la pétition lancée début 2022 en ligne sur change.org que vous pouvez signer à chacune de leurs actions

et l’actualité de ses démarches en décembre 2022 Malgré plus de 6 000 signatures, le collectif santé-agglo reste en attente de dialogue avec les dirigeants de l’agglomération de Cergy-Pontoise


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