Clivage dans la majorité sur l’arrivée de Maurecourt au sein de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise
D’un côté, monsieur le Maire tournait sa langue sept fois dans sa bouche pour dire qu’il s’était abstenu d’émettre un avis favorable à l’adhésion de la commune à la CACP il y a un an, qu’il reconnaissait que cela faisait partie du schéma intercommunal approuvé par le préfet, mais qu’il maintenait quand même son vote d’abstention.
D’un côté toujours, monsieur Seimbille, premier adjoint et conseiller général, affichait son opposition à un tel rapprochement, arguant du caractère hégémonique de la CACP qui voit se développer ses compétences, et des difficultés que l’on peut attendre des différents niveaux de décision, Ville, Intercommunalité, Département, Région, Etat, avec une commune administrativement rattachée aux Yvelines.
De l’autre, monsieur Pezet, vice président de la CACP et Président du SIARP, monsieur Farges, élu délégué à la CACP, s’affichant pour une telle adhésion au motif que ce rapprochement favorisait la Confluence dont l’objectif est de placer la dynamique de l’agglomération dans l’axe du Grand Paris et de la vallée de la Seine.
Nous avons voté pour l’extension de la CACP à la commune de Maurecourt, argumentant du renforcement attendu de l’attractivité de la CACP, selon la logique du bassin de vie qui semble la plus pertinente dans la réflexion actuelle sur les collectivités. Bien entendu la réflexion sur les limites du périmètre de l’intercommunalité n’est pas terminée. On peut comprendre que Maurecourt voit son intérêt avec son intégration dans l’agglomération. On peut aussi comprendre que des projets d’ampleur peuvent se réaliser au profit des communes qui en font partie. Au final, une majorité s’est exprimée en faveur de l’adhésion.
Monsieur Houillon n’a pu s’empêcher de rappeler mezzo voce son souci de la couleur politique de ladite commune. Une sorte de myopie, syndrome d’une absence de vision lointaine, celle de l’avenir.
Toujours l’inflation dans le coût des déchets
Une fois de plus, par un coup de baguette magique, le taux de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) est reconduit sans hésiter d’une année sur l’autre.
Bénédicte Aries a rappelé, comme les années précédentes, que la TEOM perçue à Pontoise est parmi les plus fortes de toutes les communes de l’agglomération et qu’elle est supérieure à la moyenne nationale. Cette fois-ci, les recettes augmentent encore de 2,44% par le seul jeu de l’augmentation du nombre de logement (la base). Elles représentent 21% de l’ensemble des autres taxes.
Où se trouvent les mesures d’économies et de maitrise d’un phénomène qui s’aggrave d’une année sur l’autre ?
La loi permet de modifier ces taxes selon les territoires et selon des zones déterminées. Si on ne peut pas aller dans cette voie qui pénaliserait certains quartiers, quelles autres mesures d’incitation à une réduction des coûts peut-on prendre ?
Nous continuons à avoir affaire à des nuisances graves dues notamment à : 
un nombre insuffisant de poubelles d’apport volontaire verre, papier et déchets destinés au compost ; une absence de sanction pour les mauvais trieurs ; au mélange des bouteilles avec le reste.
Pourquoi les professionnels (commerçants, entreprises) paient-ils la même chose que les particuliers ? Qui voit les brigades vertes en dehors des actions de sensibilisation aux scolaires ?
Nous regrettons que le mois du développement durable (25 mars – 14 avril) n’ait pas été mis à profit pour sensibiliser les habitants et les usagers de Pontoise sur l’impact des bonnes et des mauvaises pratiques en ce qui concerne les ordures ménagères.
Ne pouvant nous associer à cette augmentation des recettes, sans politique de contrôle et de réduction des coûts, nous avons voté contre cette décision.
Pauvreté et précarité s’invitent au Conseil Municipal
Il s’agissait d’une subvention exceptionnelle de 2000€ au profit des « Restos du Cœur ». Bien entendu nous avons voté cette décision.
Bénédicte Aries a interrogé le Conseil devant certains chiffres de la pauvreté : pour 4 adultes répertoriés par l’association « Les Restos du Cœur » de Cergy-Pontoise, il y a 1 bébé. Et si l’on s’intéresse aux chiffres pontoisiens, c’est 1 bébé pour 3,5 adultes et 20,21% de la fréquentation. C’est un éclairage important sur la situation de pauvreté dans notre ville alors que cette population est invisible dans les délibérations du Conseil municipal, en dehors de l’occasion donnée par cette subvention complémentaire.
De nombreuses questions demeurent ouvertes. Ce nombre important de bébés bénéficiaires des Restos du Coeur est-il dû au premier enfant de mères isolées ou au dernier de familles avec plusieurs enfants dont un bébé ? Selon nous, si la réponse d’aide est la même, les politiques de prévention peuvent différer.
Une véritable bronca contre cette intervention est venue en réponse. Sans répondre sur le fonds, M. Houillon a pris la mouche de manière violente sur ces questions qui n’avait d’autre but que celui de souligner l’absence d ’informations et de débats sur ce sujet d’intérêt général, sans mise en cause directe de tel ou tel élu. Le Maire a rappelé que beaucoup était fait dans ce domaine par la majorité et par lui-même, jugeant déplacées ces paroles, alors que lui, « il agissait ».
Notre conclusion demeure donc que les politiques d’aide ne suffisent pas et qu’il faut prévenir par une politique adaptée ces situations préjudiciables pour l’avenir des enfants concernés et leur fratrie, et favoriser l’insertion sociale et professionnelle de leurs parents.
