Une « Cour d’honneur » à défaut de « Place d’armes »
La réunion du 19 juin 2017, organisée par la Ville et Cergy Pontoise Aménagement avait pour but de présenter le programme « Cour d’honneur » du quartier Bossut, ce qui était loin d’être le souci principal des riverains participants à la réunion. Le programme prévoit, entre 2018 et 2025, la construction de 680 logements en accession, d’une crèche et des commerces de proximité. Les trois groupements d’architectes (BLM, Contexte Christophe Chapelain et Archicréa) et les constructeurs (Bdp Marignan, Interconstruction et Poly Cité) étaient représentés, dans le but d’apporter des précisions sur les premiers aménagements : 2 premières séries (sur 8 à terme) de bâtiments R+4 /R+5, avec le choix de toitures à la Mansard ou à l’impériale, certifiés NF Haute Qualité Environnementale, abriteront respectivement 125 et 99 logements. Tous auront des parkings privés en sous-sol. Une crèche privée de 60 berceaux sera édifiée, une boulangerie et une brasserie seront ouvertes, en attendant d’autres commerces. Le prix de vente est annoncé à 3600€ TTC le m2, parking compris.
Ceci illustre le fait qu’on ajoute surtout des sites d’habitation mais peu de sites d’emploi à Pontoise.
Déjà une atmosphère de réunion de quartier
Le public présent, une quarantaine d’habitants dont la plupart sont voisins, et pour certains fréquentent le groupe scolaire Gustave Loiseau, ont fait état de multiples préoccupations.
La perspective de saturation de l’école existante demande de prévoir dès maintenant la construction d’un nouveau groupe scolaire, en plus du projets en cours aux Lavandières. On peut rappeler que l’école Gustave Loiseau n’a jamais été dimensionné pour les besoins du nouveau quartier puisqu’il a remplacé le groupe scolaire Jules Verne. Il s’agira vraisemblablement de réviser à terme la carte scolaire de la ville.
Le choix d’un dispositif des poubelles enterrées est aujourd’hui source de problèmes avec des conteneurs déjà cassés. Il faut déjà réparer l’existant et prévoir pour la suite une prestation plus robuste.
La réflexion sur les transports et les déplacements demeure très embryonnaire. Le projet d’aujourd’hui prévoit une gestion conjuguée sur une largeur de 16m de la circulation des bus en site propre, des voitures visiteurs, des cyclistes sur la chaussée et des piétons. Pas de voies dédiées pour les circulations douces. Pour l’heure, on semble encore loin des espaces publics de Cergy le Haut qui intègrent de façon conséquente les espaces piétons et cycles alors que ce quartier Bossut a bénéficié d’aides de l’Etat au titre d’éco quartier durable...
Un espace en friche à concevoir
C’est la paysagiste Florence Mercier (voir www.fmpaysage.fr) qui a été choisie pour s’occuper de l’espace central désormais rebaptisé « Cour d’honneur ». Point de projet à cette étape, sinon une zone de 145m x 96m à organiser. La méthode proposée est avant tout de consulter sur les besoins et d’écouter les avis des habitants : la part du minéral et du paysager, le choix des essences des arbres, la présence ou non de fontaine, l’anticipation du besoin éventuel d’un parking souterrain, les espaces de jeux et de repos, etc…. Tout cela devra être figé en 2018 pour être réalisé en 2019, et ouvert en 2020. Cet espace central devra avoir la capacité d’absorber les eaux pluviales des espaces publics imperméabilisés de la ZAC. Ceci avait été exposé lors des réunions d’information quand le Président de l’agglomération et le Maire de Pontoise se félicitaient de concert d’avoir obtenu le fameux label Nouveau Quartier Urbain.
Le Maire a rappelé qu’il avait été frustré par la réalisation, jugée hétéroclite, des logements de gendarmes qui lui avait été imposée par l’Etat. Du coup la ville recherche une cohérence architecturale, genre "la Place des Vosges du XXIe siècle" !
Pour autant l’absence d’un cahier des charges architectural susceptible de marquer l’identité du quartier a été relevée. De même que la jonction entre les gares de Pontoise et de Cergy Préfecture, qui devait bénéficier d’une passerelle piéton vélo au dessus de l’autoroute et d’une desserte bus avec couloir (en site propre), n’apparait pas comme un axe structurant. Beaucoup reste à prévoir, tant au niveau de la Ville de Pontoise que de la Communauté d’Agglomération, pour éviter d’aboutir à un quartier ghetto fréquenté par les seuls habitants.