Une notion qui mérite explication
De nombreuses réflexions ont été menées aux niveaux mondial, national et territorial sur ce sujet. Sandra Nguyen, présidente de Graines Pontoisiennes, rappelait les objectifs du programme de développement durable de l’ONU et ceux de la Feuille de route pour la France de l’Agenda 2030 qui détaille les types d’actions susceptibles d’accélérer la transition écologique de l’économie et de la société. « Après 2030, soit l’équivalent de deux mandats municipaux, si rien n’est entrepris, il ne sera plus possible de revenir sur le maintien à 2°C du réchauffement climatique ». Patrick Madelin, président de Pontoise Ensemble, avait souligné que si « L’agglomération de Cergy-Pontoise a, quant à elle, adopté un Plan Climat Air Énergie Territorial et réfléchit à un Projet d’Alimentation Territoriale, .de nombreux domaines relèvent cependant de l’action communale ».
Un grand témoin
Gérard Sandret, Président de l’association « Quelle Terre Demain » très impliquée dans toutes les actions environnementales locales, a critiqué le choix des mots développement durable. Un rapport de l’ONU rédigé en 1987 donnait cette précision : « un développement qui répond aux besoins du futur sans compromettre la vie de nos enfants ». Plus récemment, une autre définition a été admise : « L’environnement est le lieu où chacun de nous vit et le développement est ce que nous essayons de faire pour améliorer notre sort à l’intérieur de ce lieu ». Il s’agit aujourd’hui de s’adapter ici, à la ville où nous vivons, à son développement et à sa croissance. « C’est un chemin, un parcours, un déroulement. Il faut désormais regarder la ville autrement ». « Il faut passer de l’analyse d’une ville en cartes et comment elle est faite à comment elle fonctionne. Il faut s’attacher à changer son métabolisme pour, avec ses contraintes, en modifier le fonctionnement et adapter la ville au futur ». .
Regarder la ville autrement
Un constat : la nourriture d’un Français parcourt en moyenne 764 kms par jour et tous les magasins d’Ile-de-France ne disposent que de 4 jours de stocks. La distance d’un produit bio est de 367 kms. Est-il toujours bio à l’arrivée ?
90 % de l’énergie en France est importée, y compris l’uranium facturé 75 millions d’euros par an. Alors qu’on pourrait faire autre chose. N’oublions pas que « Tout nous vient du soleil » Si demain il n’y a plus de pétrole, qu’est-ce qu’on fait ?
Des pistes d’action
Gérard Sandret a indiqué qu’ « Une ville peut produire sa propre énergie, une ville peut produire sa propre alimentation (sur les toits ou de petits espaces individuels). Une ville peut produire ses objets à partir d’objets existants et transformés, c’est comme ça que l’on peut changer son fonctionnement, son métabolisme. »
Des citoyens, acteurs de changement
Comme l’avait révélé Bénédicte Ariès en introduisant l’association de Gérard Sandret, « Quelle terre demain ? », celle-ci héberge encore ou a parrainé des mouvements actifs et de nombreux Pontoisiens s’y impliquent à l’échelle de l’agglomération. Ces mouvements ont été évoqués : « Ma PlaNète » qui organise des collectes de déchets partout (fill the bottle, world clean up day), « les Incroyables Comestibles » qui plantent des légumes dans l’espace public pour réconcilier l’habitant avec la nature nourricière, et animent un jardin pédagogique partagé dans le Parc Gérard Philippe, « O’Watt citoyen » qui promeut l’investissement citoyen pour le développement du photovoltaïque. « Quelle terre demain ? » s’implique aussi dans l’élaboration du projet alimentaire territorial Cergy-Pontoise Parc Naturel Régional du Vexin français pour recréer un lien de proximité entre les consommateurs que nous sommes tous et les producteurs locaux, sur les terres agricoles de l’agglomération et sur le territoire du PNR Coop’Oise, la première coopérette de l’agglomération et l’Ecofest, premier festival de l’écologie et du développement durable, ont aussi bénéficié du soutien de « Quelle Terre Demain ? » avant de prendre leur autonomie.
Rappelant implicitement sa définition de prédilection Gérard Sandret a conclu sa première intervention en invitant les personnes présentes à participer sur la commune – « dans leur environnement » - à des actions de ce type, à en développer d’autres pour améliorer la résistance - « la durabilité » - de la Ville face au bouleversement climatique. Il a insisté sur le changement de « culture collective, ce 4e facteur de développement durable », et que cela incite à interpeller les élus, trop fréquemment insensibles à l’urgence environnementale, pour qu’ils s’impliquent enfin.
Les débats ont apporté de multiples propositions pour répondre aux besoins de Pontoise. Le constat est que la majorité actuelle pourrait mieux faire dans de nombreux domaines : l’alimentation bio dans les cantines, la végétalisation de la ville, les transports en commun de proximité, la lutte contre les gaspillages de toutes sortes, le recyclage, accélérer la rénovation énergétique des bâtiments. Autant d’initiatives rodées ailleurs qui mériteraient d’être promues par et pratiquées dans la commune.
Pour en savoir plus :
https://www.agenda-2030.fr/
https://www.helloasso.com/associations/quelle-terre-demain
http://lesincroyablescomestibles.fr/france/ile-de-france/cergy/
https://www.facebook.com/maplanet.collectif/
https://energie-partagee.org/projets/owatt-citoyen/
https://coopoise.fr/
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