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" UN POUR TOUS et TOUS CONTRAINTS" : c’est la loi des soins sous contrainte.

jeudi 5 mai 2011
par  Dominique Damour
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Le « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge » est en fait un projet de loi qui instaure des « soins » sans consentement hors des murs de l’hôpital, y compris chez soi.

Où est le danger ? Qui est en danger ?

Ce projet fait suite à la forte médiatisation des faits divers qui voudrait faire croire qu’un malade ayant des troubles psychiques veut dire un individu dangereux.

Croyance fausse que les chiffres démentent si on veut bien les lire.

En France plus de 500.000 personnes souffrent de troubles psychiques graves, le nombre de ces personnes entraînées dans des actes de violence est de l’ordre de 200 par an, donc proportionnellement le même que celui de la population générale.
De plus, nous savons que ces personnes présentant des troubles psychiques graves sont « vulnérables », elles sont 15 fois plus souvent victimes de délits que le reste de la population, elles sont fragiles et ne « demandent rien ».

L’accueil de la personne est indispensable pour soigner.

Certains d’entre nous à différents moments de leur vie, perçoivent qu’ils sont dans un monde qui leur parait incompréhensible, vite totalement hostile. Alors ils se mettent à construire en imagination un « monde à eux », un délire qui a l’avantage de leur donner une explication à l’hostilité qu’ils vivent.

En premier lieu il va falloir une rencontre avec ce patient en difficulté et sa famille, rencontre qui appelle une attitude humaine, du temps à dépenser, afin de désamorcer les tensions et de permettre aux peurs de s’exprimer, d’établir des liens, des passages, entre ces deux mondes.

Le soin en psychiatrie nécessite l’installation du « lien psychothérapique » soit :
Un temps suffisant avec les mêmes acteurs pour que la confiance , terreau incontournable, s’instaure.

C’est ainsi que les soins ont pu être pratiqués jusqu’à ce que les formations spécifiques des infirmiers soient supprimées, que les structures externes abandonnées meurent peu à peu avec un retour au « grand enfermement », que le travail d’équipe se délite, que la notion de collectif s’effrite, que les évaluations comptables (contresens en psychiatrie pour laquelle seule est pertinente l’évaluation qualitative) envahissent les services alors que les moyens humains stagnent voire diminuent.

Les effets délétères de cette loi :


La dimension relationnelle de tout acte de soin est oubliée.
La méfiance réciproque viendra à la place de la possibilité d’une relation soignante,
Les patients se cacheront des soignants, essayeront de dissimuler leurs angoisses le plus longtemps possible,
Le danger potentiel sera plus grand.
La Loi privilégie la contrainte au détriment de l’approche humaine .
Elle réduit le soin aux traitements chimiques !

Des voix s’élèvent contre cette loi :


Jean Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté et la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme ont condamné cette loi qui associe maladie et dangerosité.
De plus JM Delarue a noté que les lieux de soins étaient de plus en plus des lieux fermés qui mettaient les personnes venant demander de l’aide en situation d’être privées de la liberté de sortir dans le parc ou la cafétariat de l’hôpital.

NON à une loi qui fait passer la psychiatrie d’un dispositif sanitaire au service des malades à un dispositif de contrôle social qui fait injure aux principes républicains.

OUI à un grand plan de soins psychiatriques assurant l’ hospitalité des patients dans le respect du citoyen.

Vous pouvez rejoindre les 30000 signataires de la pétition lancée par le collectif des 39 contre La Nuit Sécuritaire :
>Signez la pétition de l’appel des 39 "Réforme de la psychiatrie : une déraison d’état"


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