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LA SANTÉ, UNE QUESTION ÉCOLOGIQUE, un enjeu municipal.

jeudi 27 février 2014
par  Dominique Damour
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Les questions de santé s’inviteront-elles dans la campagne des municipales ?

C’est pourtant une des premières préoccupations des français et nombre d’entre eux renoncent aux soins par manque de moyens financiers, mais aussi en raison des difficultés d’accès .

Les progrès de la médecine sont moins rapides que la montée des maladies chroniques liées à des facteurs de civilisation, il y a des différences selon les époques, selon les pays.
L’espérance de vie en bonne santé régresse aussi en France, les très âgés d’aujourd’hui ont vécu leur jeunesse avant la guerre de 40, avant que fleurissent les facteurs des maladies de civilisation. Ceux de demain auront vécu leur jeunesse avec la suralimentation qui sévit depuis les années 60, avec les pollutions, qui connaissent une expansion sans précédent, et avec le stress de la vie moderne et les pertes de solidarité.

La crise sanitaire est structurelle, elle ne s’améliore pas spontanément.

Face à la montée des maladies « modernes » (cancers dus aux perturbateurs endocrlniens, diabète, obésité, allergies, stress, souffrance au travail...), il est temps de s’orienter vers la prévention primaire.

L’accès aux soins recule, du fait de l’augmentation de la pauvreté concomitante avec le développement des franchises, des forfaits, des dépassements d’honoraires. Ils se développent et pèsent aujourd’hui très lourd pour les usagers défavorisés d’où l’importance de prendre des mesures fortes pour favoriser l’entrée dans le système de santé, c’est à dire la consultation de médecine générale, accessible à tous.

Si nous avions le même taux de maladies chroniques qu’il y a 15 ans, toutes choses égales par ailleurs, il n’y aurait pas de déficit de l’Assurance Maladie.
La conclusion est que la crise financière est une conséquence de la crise sanitaire, et non l’inverse.

On peut dire que la crise sanitaire est un aspect fondamental de la crise écologique

Elle concerne les citoyens dans leur vie quotidienne. Il découle de ces constats que seule une réorientation sérieuse de la politique de santé vers la prévention et l’accès aux soins est susceptible d’inverser la tendance. Il est sage de penser qu’en diminuant les causes identifiées et les facteurs favorisants, on diminuerait leurs conséquences. Il est effectivement urgent d’investir dans la prévention primaire, qui, elle, cherche à éviter l’apparition des maladies et des souffrances.

Il en est de la responsabilité globale, collective avant d’être individuelle.

Que peut faire une municipalité pour répondre à ce souci des citoyens ?

a) Une politique de Santé Environnementale permettrait de travailler sur la réduction des pollutions chimiques de l’air, de l’eau et des aliments, des nuisances sonores et « lumineuses » :

- Pollution de l’air et de l’eau : réduire la circulation motorisée en priorité dans des espaces où se déplacent des piétons, n’oublions pas que les jeunes enfants sont au niveau des pots d’échappement : les zones commerçantes, aux abords des écoles ...
Information et sensibilisation des propriétaires de jardin pour la suppression des produits phytosanitaires toxiques (pesticides,désherbants).

-  Alimentation : développer l’utilisation des produits issus de l’agriculture biologique dans les lieux de restauration collective de la ville (crèches, écoles, repas portés à domicile....) et solliciter les producteurs locaux qui sont dans cette démarche . l’agriculture en bio a un impact sur la qualité de l’air et de l’eau (eaux de ruissellement non polluées ) pour diminuer les allergies ....

- Nuisances sonores qui ont des effets sur le stress et sur le sommeil : attention à porter sur le trafic aérien, ferroviaire, faire en sorte que les espaces dédiés aux rassemblements festifs ne soient pas implantés au cœur de zones habitées ...

- Nuisances lumineuses qui ont aussi un effet négatif sur le sommeil : suppression des éclairages d’enseignes, bureaux ... la nuit, diminution en intensité de l’éclairage public à une certaine heure.

- Offrir la possibilité d’aller à l’école en vélo si parkings sécurisés près ou dans les établissements scolaires, bibliothèques , gymnases ... Et bien sûr parcours en toute sécurité ! C’est un moyen de lutter contre le manque d’exercice physique et l’obésité.

Les questions de santé environnementale sont transversales.
Sur ces questions une municipalité (une agglomération) devra les porter au delà de son territoire, il s’agit d’un choix politique pour les citoyens.

b) L’éducation à la santé, différent d’un enseignement, de conseils et de slogans, consiste à accompagner une population pour construire avec elle des projets de santé. Amener à une prise de conscience et permettre à chacun de modifier certaines habitudes (alimentation, sédentarité, consommations nocives...).
Le but est de mettre en place et d’animer une dynamique sociale pour une éducation émancipatrice, afin de faire bouger les représentations et les comportements individuels et collectifs, dans une dynamique d’action communautaire.
Un réseau d’intervenants-relais est directement présent sur le terrain, auprès de la population. Ils assument des fonctions d’éducation pour la santé en plus de leur rôle professionnel spécifique (animateurs, éducateurs, infirmiers, médecins...).

c) Une politique d’accès aux soins généralisé pour tous est une orientation nécessaire pour l’ égalité des citoyens face à la maladie.
Les études de santé publique montrent qu’en matière de soins, le plus efficace pour la santé d’une population est d’assurer l’accès aux soins les plus simples, mais accessibles à tous , le Centre Municipal de Santé * répond à cela.
La présence d’une équipe avec médecins et autres professions de santé et du social permet un travail pluri-professionnel au service de la population facilitant la santé et l’autonomie à tous les âges de la vie.
Cette structure fait les liens entre les soins de 1er recours et les suites, crée un réseau avec les autres acteurs du soin (gynécologues, dentistes, hôpital, planning familial...).
Dans ce lieu un service d’Education pour la Santé avec un poste spécifique permettra de développer les liens entre soins médicaux et prévention primaire.
* Centre municipal de santé : ouvert à tous, avec des plages horaires élargies, soins coordonnés pour une prise en charge globale de la santé des patients, incluant l’éducation pour la santé, la prévention, let la lutte contre les inégalités sociales de santé. Les bénéficiaires de la CMU, de l’AME (aide médicale d’état), les patients pris en charge à 100% n’ont pas à faire d’avance d’argent..)

Une politique de santé volontaire favoriserait l’articulation avec les autres champs qui jouent un rôle important dans les conditions de vie, tels que le logement, l’éducation, l’environnement, la consommation, … La question des inégalités sociales de santé est majeure au moment où les conditions d’existence se détériorent de façon certaine (baisse de niveau de vie) pour une partie de la population.

d) A Pontoise un certain nombre de personnes vivent à la rue, une structure de type Samu Social est à créer, complétée par un espace d’accueil « libre d’accès et ouvert tard , la nuit.

L’objectif serait d’améliorer la qualité de vie et de réduire les inégalités.

Verrons nous une volonté de mettre en oeuvre cette politique de santé environnementale et solidaire à Pontoise ?