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Un nouveau parking : est-ce pour rendre le centre ville plus convivial ?

jeudi 27 août 2015
par  Patrick Madelin
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C’est à l’occasion d’une question budgétaire posée par un membre de l’opposition lors du Conseil municipal du 25 juin dernier, que le Maire a répondu d’un air narquois qu’il lance une étude de faisabilité sur la construction d’un parking dans le jardin de la ville. Cette annonce (avec son effet de manche) était relayée par la Gazette du Val d’Oise du 1er juillet. Regardons de plus près.

Un contrat de 14 000€ hors taxes, signé avec l’agence d’architecture et d’urbanisme Format 6 associée au bureau d’ingénierie Serba, porte sur la faisabilité d’un nouveau parking situé sous le jardin de la ville. Il s’agit de reprendre les questions maintes fois débattues des circulations automobiles, du stationnement, des aspects techniques des lieux, du développement des commerces de proximité, bref de la vie du centre ville. La jauge serait de 500 places, voire même de 750 places. L’étude devrait en définir la capacité souhaitable, prévoir les accès et estimer le coût du projet. Un chiffre minimum de 8 millions d’euros est déjà évoqué pour cette opération. Les préconisations des experts devraient être rendues dès le mois d’octobre 2015. Soit. Espérons que cela ne soit pas une étude de plus dans les oubliettes des projets avortés.

Une histoire en forme de serpent de mer

C’est qu’on en a connu des projets : sous le Dôme, sous la place de l’Hôtel de ville, sous le boulevard Jean Jaurès, sous la petite place St-Louis et, plus récemment, sous l’îlot Lemercier avec accès en tranchée sur le boulevard Jean Jaurès. On s’est même questionné sur l’opportunité d’un tel parking avec Jean Jaurès qui ne faisait pas toujours le plein, avec l’idée de navettes régulières qui pourraient être mises en place.
Et voilà comment à force de jouer avec les effets d’annonce, on ne sait plus très bien où sont les priorités : homme ou voiture ? Le conducteur une fois parqué devient aussi piéton. On a même vécu des pétitions. On s’est interrogé sur les commerces de proximité en difficulté. On a rappelé la plaie des voitures ventouses. Et nous, Pontoise Ensemble, on s’est exprimé sur le choix persistant du tout voiture, notamment sur les places (du Grand Martroy, du Petit Martroy, du Souvenir, de l’Hôtel de Ville), aux dépens des modes de déplacements actifs que sont la marche et le vélo.

La dernière étude d’un Plan de Déplacement et de Stationnement en date est de 2004. Il y est écrit que le centre ville est une zone sensible, et qu’en préalable à une étude d’impact, il serait peut-être judicieux de se pencher sur l’utilité d’un parking et sa faisabilité économique. Il est question d’un plan de déplacement et de stationnement local en précisant qu’il y a peu d’aménagements cyclables sur la commune et que « peu d’aménagements et d’efforts sont entrepris pour les piétons de façon générale et en particulier en centre ville ».

En 2004 la question n’était pas tant le manque de place en centre-ville que leur usage. Trop d’automobilistes ne respectent pas la réglementation horaire, le taux de rotation est trop faible dans les zones commerçantes, les résidents occupent les 2/3 de l’offre de stationnement hors ouvrage, et les usagers de courte durée, qui représentent 50% de la demande de stationnement ne consomment que 12% de l’offre. En face de ce constat, qui doit rester assez valable, les trottoirs sont toujours étroits, les rues historiques sont toujours à usages multiples alors qu’un fort flux de piétons existe entre la ville haute et la ville basse. Parmi les conclusions de cette étude, il était précisé que la ville peut agir sur plusieurs leviers : augmenter l’offre de parking (c’est le projet d’hier comme d’aujourd’hui) ; augmenter les rotations de stationnement hors ouvrages dédiés. Ici l’échec est patent. Il est même précisé qu’une navette régulière (de 5 à 8’ en heures de pointe) favoriserait l’accès en centre ville. Et même, permettrait des liaisons avec les quartiers excentrés.

Et si on commençait par les modes de déplacements doux ?

S’interroger sur l’accès au centre ville, c’est promouvoir ce qui constitue son attractivité : faire une démarche à la mairie, aller à un rendez-vous médical, juridique, administratif, se rendre à la bibliothèque ou au musée, faire ses courses, s’asseoir dans un café ou un restaurant, déambuler, flâner, se promener. Lors des jours de marchés, les piétons sont les bienvenus sur les seules place et rue de l’hôtel de ville. Les journées événement telles que la Fête de la Musique, Médiéval d’Oise, la brocante du Grand Martroy, les cérémonies du 14 juillet, le Marché de Noël, sont, elles, des journées sans voiture, partiellement ou totalement.

Ces plages de convivialité pourraient sans doute être développées, en commençant par les week-ends. S’il s’agit de permettre cette évolution, qui donne sens aux ouvrages dédiés aux voitures, parce que cela rend de la place aux autres usagers des espaces publics, alors un nouveau parking de centre-ville, cela vaut la peine.

Chiche. Mais attention : encore faut-il que la Ville garde la main sur leur gestion et sur les tarifs pratiqués dans les parkings en ouvrage car les parking privés ne sont pas des entreprises de bienfaisance.


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