Le 18 Janvier dernier, le Conseil Général a décidé de réduire de plus de 70 % sa subvention auprès du Musée de l’Education du Val d’Oise. Cette décision unilatérale a pour conséquences la suppression de 4 postes associatifs et le licenciement immédiat des salariés qui travaillent sur les collections, assurent la sécurité, l’accueil et l’accompagnement des 8 000 visiteurs par an.
Les liens entre le Musée de l’éducation du Val d’Oise et Pontoise trouvent leur source dans la mise en place même du musée
C’est pour répondre à la demande du Conseil Général et celle de l’Inspection Académique, que des expositions furent organisées, avec le soutien de divers organismes, pour célébrer le centenaire de l’école publique, notamment à l’école du Parc aux Charrettes. Cette dernière exposition était réalisée par la commission musée du CAPAV (Centre d’Animation Pédagogique et d’Audiovisuel) située à Pontoise.
C’est à la suite de ces commémorations que la création du musée a été décidée. Les premiers éléments des collections ont été rassemblés à l’école Cézanne, puis transférés à l’école des Cordeliers, avant d’arriver à Saint Ouen l’Aumône.
Pontoise, Ville d’Art et d’Histoire, avec son patrimoine bâti, est représentatif de l’histoire de l’éducation
Une Monographie d’instituteurs, faisant remonter cette histoire aux premiers temps du moyen âge, a été rédigée en 1896. Elle révèle entre autres exemples la création d’un premier collège en 1563, puis la mise en place à Pontoise jusqu’en 1900 d’écoles de filles et de garçons. Au moment du cinquantenaire du lycée Pissarro, une animation portant sur le lien entre l’évolution architecturale et l’évolution de l’éducation à Pontoise a été réalisée avec le soutien de la ville.
Les fonds du musée, auxquels Pontoise a largement contribué, sont en péril. L’avenir même du Musée de l’éducation est menacé
Au regard des liens historiques entre la ville de Pontoise et le Musée de l’Education, de son intérêt en matière éducative, nous vous proposons que le conseil municipal adopte sous la forme d’une motion à l’adresse du conseil général lui demandant de reconsidérer sa position.
Motion proposée :
« Le Conseil Municipal de Pontoise, réuni le jeudi 7 février 2013, rappelle son attachement aux fonds patrimoniaux réunis avec sa contribution au sein du Musée de l’Education du Val d’Oise. Il demande instamment au Conseil Général du Val d’Oise, afin de préserver et de mettre en valeur ces fonds de reconsidérer sa position actuelle de réduction de 70% de sa contribution financière. »
Réponse :
Monsieur le Maire a estimé « irrecevable » cette Question Orale car il s’agit d’une motion et non d’une Question Orale (sic). En plus, elle ne concerne pas la commune, mais le Conseil Général ! Voilà bien une transgression de l’opposition, cette fois-ci unanime pour aborder ce sujet en Conseil municipal.
Le Maire entendait bien ainsi faire remarquer que c’était uniquement grâce à son bon vouloir qu’une réponse pouvait être apportée à cette question, pour marquer ainsi son ouverture d’esprit !
Gérard Seimbille, 1er adjoint au Maire et Vice Président du Conseil Général en charge des finances, a abondé dans ce sens en estimant que l’opposition aurait dû demander que la Ville de Pontoise prenne en charge cette subvention. (Alors, pourquoi ne l’a-t-il pas fait lui-même ? pensons-nous). Il a évoqué un débat tenu au Conseil Général à propos du Musée de l’Education, dans le contexte d’un arrêt de subventions de la Ville de Saint-Ouen l’Aumône et de la Communauté d’Agglomération de Cergy Pontoise, et du fait que l’Etat devrait contribuer également au financement. Le Département, qui s’oriente vers d’autres priorités consommatrices de crédits, l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et les Prestations de Compensation du Handicap (PCH), a cependant conservé une subvention de 30 000€ pour le Musée de l’Education. 3 personnes en charge du Musée se retrouvent sans emploi, ce dont il est conscient, en précisant que des formules de reclassement étaient en discussion.
Commentaire :
Il s’agit bien là du danger encouru par un projet culturel, important pour l’éducation, quand il n’est pas pris en charge directement par les collectivités territoriales : pertinent ou pas, il suffit de supprimer brutalement la subvention et on n’en parle plus. Circulez citoyens, il n’y a rien à voir....
