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Jeudi 25 avril 2024 à 20h00
Hall Philippe Hemet, salle polybar 1 rue Pierre de Coubertin, 95300 Pontoise

Législatives 2017 : débat des gauches à Pontoise - la solidarité

vendredi 31 mars 2017
par   Pontoise Ensemble
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Cinq candidats de gauche ou leur représentant étaient réunis le 16 mars au hall Philippe Hémet à Pontoise, la grande ville de la 1re circonscription du Val d’Oise, pour débattre de leurs propositions autour de quatre thèmes prédéfinis. L’association citoyenne Pontoise Ensemble voulait ainsi faire apparaître les convergences et les différences des candidats déclarés aux élections législatives. Bénédicte Ariès (EELV), Sandra Nguyen Derosier (PS) Brigitte POLI (PC) sont désignées comme candidates et en l’attente de désignation , François Ernst, (EM), Julien Foucou (PG / La France Insoumise) représentaient leur mouvement.

Question : Comment lutter contre la pauvreté et les inégalités ? La valeur travail doit-elle être placée au centre du débat ?

Justice sociale et minima sociaux

L’accord était unanime sur la nécessité de lutter contre la pauvreté. François Ernst (EM) rappelait qu’un tiers des 9 millions de pauvres n’accèdent pas aux minimas sociaux auxquels ils ont droit et Julien Foucou (FG) estimait à 12 millions le nombre de personnes susceptibles d’être concernées par les mesures qu’il propose.

Sandra N’guyen (PS) relevait qu’il existe déjà beaucoup d’initiatives pour lutter contre la pauvreté, - la pauvreté dont il est important d’avoir conscience -. Brigitte Poli (PC) regrettait qu’on fasse payer les petits et que les gros s’enrichissent encore plus. Bénédicte Ariès (EELV) soulignait que la société française pouvait être fière d’instituer des compléments sociaux : « l’impôt ça sert à ca ».

Pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, les nuances se faisaient sentir parmi les cinq intervenants, tous défendant la justice sociale et la nécessité de remonter les minima sociaux. Il s’agit de créer une « allocation économique pour tous équivalent au montant du Smic » pour Julien Foucou, ou de « cumul de toutes les prestations sociales en une seule en augmentant tous les minima sociaux, allocation vieillesse et handicap à 900 € » pour François Ernst. Ou encore d’ouvrir le RSA aux jeunes dès leur majorité sans attendre 25 ans pour Bénédicte Ariès « faute de quoi on plonge dans la précarité les jeunes adultes qui n’ont pas de famille ». L’accord était net sur la remarque de Sandra Nguyen : « sans logement on n’existe pas ». Le mouvement de François Ernst propose de créer un droit effectif à la domiciliation pour les SDF dont la Poste serait chargée.

Tous ont évoqué l’importance de promouvoir la formation. Bénédicte Ariès a insisté sur le besoin de « sécuriser la vie quotidienne et consolider la formation, entre deux emplois non seulement pour les salariés mais aussi pour les indépendants », car « la protection sociale doit évoluer pour tenir compte des nouvelles formes de travail ». Sandra Nguyen défendait l’idée d’un revenu universel « qui permet de se relever quand on a eu un accident de la vie. Ce qui est important c’est que le revenu universel ce n’est pas dire qu’on est contre le travail. »

la valeur du travail et le partage des richesses

La question sur la valeur travail a été diversement interprétée : Julien Foucou « ne croit pas à la valeur travail » mais évalue à des centaines de milliers les emplois possibles grâce aux développements économiques à venir : dans les domaines de la mer, de l’agriculture, de l’énergie. Pour Bénédicte Ariès « si la valeur travail c’est la reconnaissance sociale des multiples tâches accomplies sans être forcément rémunérées, elle doit être au centre du débat. « Car dans une société susceptible de robotiser de plus en plus de tâches, la valeur du travail doit être repensée et trouver des fondements économiques nouveaux. "

Pour le volet économie Julien Foucou proposait de réduire les écarts de salaire de 1 à 20 au maximum dans chaque entreprise, d’abroger la loi El Khomri et d’interdire les licenciements boursiers, Brigitte Poli prônant la lutte contre les 80 milliards d’euros d’évasion fiscale et le maintien des 35 heures. Pour elle « la réponse de retarder de plus en plus l’âge de la retraite c’est fermer le monde du travail aux jeunes ».

Lors du débat avec la salle un participant argumentait que " le travail n’était pas une valeur de droite mais une valeur de gauche" et il renvoyait au film « La Sociale ». Il concluait sur cette jolie formule à laquelle souscrit Pontoise Ensemble : « par le travail on crée de la richesse et après on la partage ».