Une décision très attendue
Fin juin 2016, Bruxelles a prolongé temporairement l’autorisation du glyphosate, en attendant la publication d’un nouvel avis scientifique au plus tard fin 2017, tout en restreignant ses conditions d’utilisation.
La bataille des lobbys a fait rage et en mars 2017, au contraire du Centre international de recherche sur le cancer ( CIRC) , les experts de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ont déclaré cette substance non-cancérigène. Face à ce risque de nombreuses associations avaient lancé cette initiative citoyenne européenne qu’il est encore possible de soutenir ici . Elle réunit à ce jour plus d’1 323 431 signataires.
Les pesticides et la Loi française
A la suite du Grenelle de l’environnement en 2008 un plan Ecophyto, programme d’actions, visait au départ à diviser par deux le recours aux pesticides d’ici à 2018. Son objectif a été reporté à 2025.
Le Parlement avait définitivement adopté le jeudi 23 janvier 2014, une proposition de loi écologiste pour interdire en France les produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) dans les espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022. L’Assemblée nationale avait voté ce texte dans les mêmes termes que le Sénat le 19 novembre. Outre les écologistes, les socialistes, les radicaux, l’UDI et le Front de gauche avaient voté pour, tandis que les élus alors UMP s’étaient prononcés contre ou abstenus.
L’addiction française aux pesticides persiste
Sans restriction obligatoire pour les agriculteurs, un dispositif d’incitation à la diminution du recours aux pesticides dans l’agriculture avait été mis en place. Il n’a pas suffit à limiter les marées vertes en Bretagne ni la pollution des eaux potables par les nitrates dans d’autres régions. En effet en sept ans d’Ecophyto, l’emploi de ces produits chimiques avait progressé de 20 %. (Le Monde 31 janvier 17) ou cf : https://www.planetoscope.com/sols/4...
Une réunion organisée par le Parc naturel régional du Vexin en avril 17 avait été l’occasion d’entendre un céréaliculteur riverain de l’agglomération qualifier le glyphosate de "meilleur ami de l’agriculteur". Selon lui, le seul désherbant qui vienne à bout du chardon, serait absolument "sans danger". Il regrettait par ailleurs l’invasion des champs par le raygrass des jardins privés depuis que certaines communes chassaient moins vigoureusement ces "mauvaises herbes" de leur voirie.
Interrogé sur l’explosion indiscutable des maladies neurodégénératives chez les agriculteurs, il reconnaissait que sa pratique des pesticides avait évolué depuis quelques années : il s’en protégeait mieux, notamment au moment de leur épandage. Il ne restait plus selon lui que le "problème des résidus de pesticides dans les produits alimentaires" ce qui mettait les agriculteurs au même niveau de risque sanitaire que l’ensemble de la population.
L’Europe, seul recours pour le citoyen Français
Si le glyphosate sera bientôt interdit à la vente pour les particuliers, ce ne sera pas le cas pour les collectivités territoriales ni pour les agriculteurs. Sans interdiction européenne les villes françaises garderont le droit de continuer à désherber rue, espaces sportifs et cimetières chimiquement. Sans interdiction européenne les agriculteurs français, persisteront à le considérer comme indispensable. La rumeur veut d’ailleurs qu’ils aient tendance à faire des stocks au cas où le glyphosate serait interdit d’ici la fin 2017.
Et pourtant il y a moyen de faire autrement : de multiples expériences le prouvent. Naturparifrend compte régulièrement des avancées et des expériences des collectivités territoriales d’Ile de France pour arriver au zéro pesticide protecteur de l’environnement et de la santé. Des groupes d’agriculteur de sont constitués en réseau agriculture durable partagent leurs expériences et s’entr’aident pour pratiquer une agriculture efficace mais respectueuse de l’eau, de l’air et de l’ensemble de l’environnement.