On constate que les propos du gouvernement sont bien différents des positions et des actes que l’on a pu voir avant l’été. Les tragiques évènements ont sans doute permis ce sursaut tant espéré pour que les personnes qui demandent la protection et des conditions de vie dignes soient considérées pour ce qu’elles sont : des êtres humains qui méritent en premier lieu notre solidarité, et non un regard suspicieux et le rejet à coup de répression policière.
Depuis des mois des personnes oubliées, malmenées, certaines remises dans un avion, des situations inhumaines à Calais, à Paris … La photo d’un enfant aura permis à un grand nombre de reconnaître le drame qui se joue dans le monde. Et combien d’autres ont disparu en mer ?
En ce début septembre 2015, l’accueil de 96 réfugiés sur la base de loisirs de Cergy s’organise, l’agglomération de Cergy se mobilise, répartit les tâches entre les associations locales.
La première urgence est de leur offrir des conditions d’accueil dignes, de répondre à leurs besoins vitaux : manger, boire, se laver, être soignés, se poser et pour beaucoup être accompagnés sur le plan psychologique. Mais aussi permettent à ces réfugiés d’être correctement informés et de pouvoir exercer sereinement leurs droits, notamment de demander l’asile.
Il est insupportable de penser que l’on peut opposer des réfugiés entre eux en fonction de leur provenance ou des motifs de leur exil alors que la complexité croissante des causes de départ rend de plus en plus difficile la distinction entre asile « politique » et exil « économique » Rejeter ceux qui sont déjà plongés dans une extrême précarité, parce qu’ils seraient « pauvres » et non « réfugiés », n’est pas acceptable. En face de personnes qui fuient des situations de guerre, d’oppression ou de misère, la seule conduite digne, c’est celle fondée sur l’accueil et le respect des droits fondamentaux.
Mais qu’en est-il de ceux qui ont été déposés dès le mois de juin dans un hôtel à Pontoise, sans aide, sans protection ? Des hommes vite envoyés ailleurs, répartis sur d’autres départements, rompant les quelques liens qu’ils commençaient à tisser entre eux et avec ceux qui leur avaient apporté des choses les plus élémentaires, ont été remplacés par des femmes et des enfants. Sont-ils arrivés trop tôt pour que les responsables des collectivités locales s’y intéressent ? C’est l’Association UNITED et des citoyens qui ont soutenus les mères et les enfants, les ont accompagnés pour des soins, pour leurs démarches, qui ont été là jour après jour. Encore maintenant des femmes érythréennes sont là, quelques unes isolées.
Toutes les villes de l’agglomération participeront-elles à la solidarité qui semble se développer ?
Quelle part la municipalité de Pontoise prendra-t-elle dans l’accueil des réfugiés et plus particulièrement pour ceux qui sont dans la ville depuis plusieurs mois ?