La nuit indispensable à la vie
La vie sur terre est un cycle nourri par l’alternance du jour et de la nuit mais l’homme le bouleverse en sur-développant l’éclairage artificiel extérieur.
L’espace urbanisé est devenu la source d’un halo lumineux qui provient de lumière mal orientée ou/et trop intense, des éclairages publics et privés, des enseignes et publicités lumineuses ou éclairées, des mises en lumière... On remarque plus particulièrement l’intensité des éclairages de stades et la multiplication des décorations en période de fête… Ces lumières se diffusent ensuite dans l’atmosphère bien au-delà de la zone à éclairer. Elles y perturbent le sommeil des uns et la vie sauvage nocturne.
La fédération d’associations de protection de la nature (Frapna ) édite une guide de sensibilisation téléchargeable ici http://www.jourdelanuit.fr/IMG/pdf/2013Livr-PollLum-27-08.pdf
Renouveler l’éclairage public contemporain
Pour les villes de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise un grand chantier de renouvellement est en cours, mais il n’est pas sûr qu’il ait pris suffisamment en compte les besoins de la nuit..
Selon l’ANPCEN la modernité et l’innovation ne se résument pas à la dernière technologie.Elle défend une approche globale (coûts et impacts environnementaux, sanitaires et sociaux) pour répondre aux besoins réels dans un esprit de.sobriété lumineuse.
Biodiversité et santé humaine
La loi Grenelle I ne fait pas seulement de l’éclairage extérieur une question d’économies d’énergie mais aussi de santé publique et environnementale. Au titre de la prise en compte des effets de la lumière dans les politiques ou actions de santé-environnement le suivi des effets des Leds est ainsi entré pour la première fois dans le plan national santé environnement.
Les actions de sensibilisation sur la nécessité de préserver la nuit en direction du grand public sont encore trop rares, malgré le succès des "nuit des étoiles" et "nuit des chauves-souris". C’est pour cela que "le jour de la nuit" propose l’action spectaculaire de réduire drastiquement l’éclairage nocturne le 8 octobre de 20H00 à 08H00. Plus de 530 communes (surtout petites et moyennes) se sont portées volontaires pour réduire "les luminaires" ou organiser une activité nocturne de plein air. Hélas, aucune commune urbaine du Val d’Oise n’est labellisée, aucune ne participe au "jour de la nuit".
Deux cents communes convaincues
Une charte réunit les communes qui s’engagent à rénover leur éclairage extérieur et ses usages, en intégrant les dimensions environnementales dans leur projet. 200 communes, conseils généraux, communauté de communes, syndicats d’énergie l’ont déjà signé (En 2016, 2 100 000 habitants concernés). C’est encore trop peu.
Un retour d’expérience positif
La commune de Tournefeuille, première couronne de Toulouse, 26.000 habitants a testé l’extinction de l’éclairage public sur 7 000 lampadaires en nuit profonde, de 1h à 5h30 du matin. Son bilan sur une année pleine, est si convaincant que la mesure a été pérennisée à l’unanimité du conseil municipal le 11 juillet 2016.
L’intérêt économique de la baisse de la consommation d’électricité de l’éclairage public (- 28%), le rapide retour sur investissement (inférieur à 1 an) n’a pas été entaché par une hausse de l’insécurité (le décompte jour/nuit des cambriolages sur la commune est resté conforme à la moyenne nationale, 80% des cambriolages ont eu lieu de jour.). La population n’y a pas fait obstacle, même les premiers mois. (une dizaine de mails, courriers ou appels téléphoniques seulement de réclamation et quatre de félicitation)
Pour inciter à changer de pratique d’éclairage public, l’association Noé édite un guide d’accompagnement pour les communes, disponible ici
La lutte contre la pollution lumineuse ne relève pas seulement de la société en charge de la rénovation des éclairages publics sur toute notre agglomération. Les villes doivent s’y impliquer aussi, en renouvelant leur approche sans oublier leur rôle de relais de sensibilisation des particuliers.
Alors, à Cergy-Pontoise quelle sera la première "ville étoilée" labellisée par l’Anpcen ?